Portrait de Killian Neyrand, directeur de la coopérative

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Technicien forestier, chef de service, et à présent Directeur, Killian Neyrand est bien connu des adhérents de la Coopérative. Sa nomination constitue une réelle opportunité pour la Coopérative d’innover tout en restant fidèle à son ADN.

Bonjour Killian, 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots en commençant par nous détailler votre parcours et pour quelles raisons vous avez souhaité travailler dans le secteur forestier ?

Six années d’études forestières techniques (BEP, Bac Pro, BTS) m’ont permis d’intégrer le monde professionnel en tant que Technicien Forestier, métier que j’ai exercé pendant cinq ans. En 2021 le GPF m’a confié la responsabilité du Service Travaux et Gestion Forestière. En parallèle j’ai repris mes études pour obtenir un Master Management de Projets.

Début 2024, J’ai pris la direction de notre Coopérative. Cette fonction me place au cœur des enjeux actuels, où les défis environnementaux et technologiques se conjuguent avec les impératifs économiques. Dans ce contexte, le management d’équipe et de projets se révèle être un levier stratégique essentiel pour mener à bien des initiatives ambitieuses telles que la mise en place de solutions numériques innovantes pour la gestion forestière ou encore la gestion de projets d’investissements matériels visant à accroître la productivité tout en respectant le bien être des collaborateurs.

75% de la forêt française est privée, comment accompagner les propriétaires forestiers dans la gestion de leurs forêts ?

3,3 millions de propriétaires détiennent cette forêt. Bien souvent celle-ci est morcelée, parcellée, mal délimitée et parfois peu connue par les propriétaires ce qui complique les interventions sur ces petites surfaces hétérogènes.

La raison d’être de la Coopérative est le groupement des propriétaires forestiers afin d’optimiser la gestion de leur forêt. Ils deviennent ainsi adhérents et bénéficient des avantages du GPF comme le suivi particulier de leur propriété par des techniciens locaux et expérimentés, l’accompagnement dans la gestion administrative et financière, la mise à disposition gratuite d’outils de gestion numériques et tous les avantages en termes de fiscalité et d’aides de l’État.


Comment voyez-vous les relations entre la Coopérative et ses adhérents ? Sur quoi repose le succès d’une coopérative ?

L’adhérent est au cœur de notre Coopérative. Prendre en considération ses attentes, répondre à ses besoins et lui délivrer des services de haute qualité sont pour le GPF des priorités.

Le succès du GPF repose sur la qualité et la diversité de ses services. Le propriétaire bénéficie d’un accompagnement personnalisé en forêt afin qu’il puisse faire les bons choix sylvicoles. Les chantiers de récolte, sur mesure, sont mis en œuvre en concertation entre l’adhérent et son technicien particulier. Il bénéficie des meilleures conditions concernant la rémunération de ses bois en totale transparence. Enfin, avec nos connaissances et des outils innovants, nous assurons ses reboisements avec un suivi individualisé et une garantie jusqu’à la réussite de la plantation.


Quels sont les défis de la gestion forestière de demain ?

La gestion forestière se heurte à différentes problématiques. Certaines sont récurrentes comme l’accessibilité des parcelles avec le besoin en dessertes de qualité sur l’ensemble du territoire ou encore la gestion du déséquilibre forêt gibier qui met nos plantations en péril. Pendant longtemps, la filière forestière française dans son ensemble n’a pas fait l’objet de beaucoup d’attention. A présent les choses changent, en raison des nouveaux enjeux liés au dérèglement climatique et de ses conséquences sur le dépérissement de nos forêts. Aujourd’hui, plus un jour ne passe sans qu’un article ne soit publié sur le sujet. Notre société entend enfin parler de la forêt dans la société et prend conscience des innombrables services que rend celle-ci : purification des eaux qui alimentent les nappes phréatiques, lutte contre l’érosion, diversification du paysage, lieu de détente et d’activités variées, abri pour la biodiversité, stockage du carbone, production de bois et création d’emplois. Malheureusement c’est aussi lorsqu’elle prend feu (comme en 2022 dans les Landes) que le grand public comprend la nécessité de l’entretenir.

Et puis notre société va toujours plus vite et notre secteur n’est pas épargné. Des outils plus performants permettent d’exploiter, commercialiser et transformer plus de bois. Depuis quelques années, notre filière est en pleine ébullition, les progrès technologiques atteignent la forêt. Les évolutions sont toujours techniques et matérielles mais aussi numériques et immatérielles. Les marchés sont rarement stables et l’adaptation en temps réel est primordiale. Cela peut paraître assez paradoxal dans ce milieu forestier au temps long. La recherche de l’harmonie entre la forêt et l’industrie est aussi un enjeu de demain.


Depuis près de 50 ans, le GPF accompagne les propriétaires forestiers de la région avec professionnalisme tout en restant proche de ses adhérents. 

Quels sont les chantiers prioritaires du GPF pour les prochaines années à venir ?

La volonté de notre Coopérative est de maintenir notre qualité d’intervention sur un secteur précis : la Haute-Loire et ses départements limitrophes. Sur ce territoire que nous connaissons dans ses moindres détails, nous bénéficions d’une forte notoriété grâce à notre proximité et notre adaptabilité.

Garantir l’excellence des services pour nos adhérents, assurer le développement de nos relations externes, permettre la progression des collaborateurs et poursuivre le développement de nos filiales, sont les principaux enjeux. En l’occurrence, je vous annonce la naissance de notre nouvelle filiale Sylvexploitation qui accueillera notre abatteuse. Elle nous offrira la possibilité de réaliser directement des chantiers de récolte de bois chez nos adhérents en améliorant encore notre réactivité.

Tout comme pour notre forêt, s’adapter, changer, se diversifier est plus que jamais d’actualité pour assurer l’avenir de notre Coopérative. Comme le disait Darwin : « Ceux qui survivent, ce ne sont pas les espèces les plus fortes ni les plus intelligentes. Ce sont celles qui s’adaptent le mieux aux changements ».

Last modified: 11 juillet 2024